mercredi 19 septembre 2012

Synthèse 2012 CITOYENNAGE Auvergne Vichy – 17, 18, 19 septembre 2012



« L’entrée en EHPAD, une nouvelle vie ?

Comment s’y préparer ? Comment s’y adapter ? »


De nos jours, nous entrons de plus en plus tard en maison de retraite : nos besoins et nos attentes sont différents ainsi que les conditions d’entrée. Dans le meilleur des cas, c’est un véritable choix préparé et réfléchi. Mais pour beaucoup, l’arrivée se fait dans l’urgence, par exemple à la suite d’une hospitalisation. « C’est quitter sa maison sans savoir si l’on y reviendra ou pas ».
Le choix de la future résidence est un parcours du combattant : il dépend des places disponibles, de notre numéro sur la liste d’attente, de nos moyens financiers, de nos désirs et des souhaits de nos proches. Finalement, l’entrée est un moment crucial : vivre en établissement, c’est une autre vie, un chamboulement, une rupture avec notre vie d’avant. C’est un moment chargé d’émotion, difficile à affronter seul.
Ainsi, se préparer à cette entrée est une étape nécessaire. Mais comment ?...
-         Pour se donner une première idée, nous trouvons indispensable de venir en personne visiter l’établissement quand cela est possible. Sinon, la rencontre avec un professionnel de la maison de retraite, à domicile ou à l’hôpital, permettrait de nous rassurer. Il pourrait nous présenter des photos, pourquoi pas un film, et nous donner le livret d’accueil à l’avance.
-         N’oublions pas nos familles qui ont parfois besoin d’aide. Certaines ne savent pas comment nous annoncer cette entrée, elles culpabilisent de ne pas avoir d’autres choix.
-         L’idéal serait de venir en séjour à l’essai, ce qui nous permettrait de découvrir progressivement la vie en collectivité.

Le jour de l’entrée, nous avons envie de nous sentir attendus. Pour nous, l’accueil est une priorité :
-         Le premier coup d’œil est important : un hall d’entrée convivial donne envie d’aller plus loin.
-         L’accueil est aussi un moment de rencontre : il ne faut pas nous considérer comme un numéro de chambre et prendre le temps de bien nous recevoir. Nous apprécions un contact chaleureux et sincère.
-         Pourquoi ne pas annoncer notre arrivée sur le panneau d’affichage. Mais l’écrit ne remplace pas l’oral : nous présenter nos voisins de palier et de table pour « engager la connaissance ».
-         Quelques petites attentions telles que :
o  Accueillir avec des fleurs, un mot de bienvenue… des choses simples mais appréciables.
o  Déposer dans la chambre le journal de l’établissement, le programme d’animation, une feuille comportant les informations utiles (par exemple : horaires des repas, où se trouve l’infirmerie, passage de la lingère, de la coiffeuse etc.).
o  Lever son verre lors du repas ou faire un pot de bienvenue avec notre accord en présence de la famille si elle le souhaite.
-         Nous aimerions bénéficier d’un guide (membre du personnel, résident) qui nous ferait visiter les lieux, présenterait les nouvelles personnes et répondrait à nos questions.
-         Pour nous aider à prendre nos repères, des badges et des tenues de différentes couleurs peuvent faciliter la reconnaissance des professionnels. De même, il est plus facile pour nous de s’orienter lorsque les indications sont claires, simples, visibles et lisibles. Pourquoi ne pas donner des noms de rue à chaque couloir ?
L’adaptation est différente pour chacun : il faut quinze jours, deux ou trois mois et parfois, elle ne se fait jamais. Elle dépend aussi de sa propre histoire, de sa vie d’avant, de son caractère.
Une bonne adaptation à la maison de retraite, pour nous, c’est avant tout s’y plaire et s’y sentir à l’aise. C’est aussi maintenir les liens, garder un contact avec le monde extérieur, et avec sa vie d’avant.
Personnaliser la chambre avec nos objets permet de « se créer un nouveau chez soi chez les autres ».
Il faut apprendre à vivre en communauté, à cohabiter avec des personnes qui « perdent la tête » parfois et la peur que ça déteigne sur nous. Nous ne comprenons pas toujours, nous ne savons pas quoi faire, nous ne sommes pas des professionnels.
L’important est de préserver son identité dans cette vie en collectivité.
Nous proposer une réunion de synthèse avec notre famille dans les semaines qui suivent notre entrée, serait l’occasion de faire le point avec le personnel sur notre nouvelle vie. Nous aimerions pouvoir le renouveler tous les ans.
L’accueil ce n’est pas uniquement l’histoire d’un jour mais de toute notre vie en maison de retraite.
         A notre tour, nous pourrions servir de guide aux nouveaux résidents mais aussi aux nouveaux personnels et les accueillir chez nous.
« Ecoutez-nous, soyez clairs et réalistes ! Cette attitude sincère envers nous évitera la déception et nous préparera davantage ! »

«  On arrête une vie, on en commence une autre en entrant en maison de retraite, sans oublier notre vie passée ».
  
Merci à tous les résidents pour leur participation énergique, active et efficace.


 Synthèse rédigée avec la participation de Mmes Boudineau, Mayet, Steene, et Mrs Cargnelutti, Gautier et Sechaud. 

mardi 18 septembre 2012

Synthèse : Echange entre professionels


Delphine Kollmann, Coord. Citoyennâge Auvergne
Compte-rendu des échanges entre professionnels (aide-soignants, animateurs, AMP, infirmières ect…).

Constats :
ü  Démarche Citoyennâge bien appropriée par les résidents ; se sentent à l’aise pour s’exprimer ; impression parfois de tourner en rond
ü  Au niveau institutionnel, démarche pas toujours comprise ; pour certains professionnels, la démarche peut paraître inconnue ; elle peut n’être perçue qu’au travers du Colloque qui est vu comme une distraction (« vous allez vous promener ») ; certains professionnels ont peur de la parole des résidents (peur de la remise en cause de leur pratique)

La démarche Citoyennâge :
vers quoi doit-elle tendre ?

Auprès des résidents : (espaces de discussion; rencontres inter-établissements)
Au niveau institutionnel:
ü  « Démystifier » la démarche :
Ø  Communication/ information auprès de l’ensemble de l’équipe (affichage ; transmission ; communication dans presse locale ect…)
Ø  Un membre du personnel référent de citoyennâge??; contact privilégié avec les professionnels qui sont impliqués plus fréquemment dans le déroulement de la démarche Citoyennâge (animateur ; aide-soignant ; AMP ou psy) ; lien auprès de l’ensemble de l’équipe
Ø  Organiser certains échanges dans des lieux plus au contact du reste de l’établissement (exemple : dans les étages)

ü  Proposer un travail de réflexion aux autres membres du personnel autour des valeurs que sous-tend la démarche Citoyennâge, exemple :
Ø  Création d’une affiche avec acrostiche du mot « Citoyennâge » (comme celle réalisée à l’ehpad Les Opalines, Clermont-Ferrand)
Ø  Rédaction d’une charte autour de ces valeurs ; pourrait être réalisée avec des résidents

Autres points abordés :
ü  Implication dans la démarche et volonté affichée de la direction ; importance de donner les moyens pour mettre en place la démarche dans la mesure du possible
Concernant l’organisation et le déroulement du colloque
ü  Avoir des photos des lieux (notamment chambres) pourrait peut-être permettre de dédramatiser ces 3 jours ??
ü  Lors de la lecture des synthèses le lundi, certains directeurs n’étaient pas très attentifs 
ü  Impression que l’organisation des 3 jours ne respectent pas le rythme des personnes âgées ; temps de repos l’après-midi ??
ü  Demande de plus de temps d’échange entre professionnels ; exemples :
Ø  « Comment intégrer au mieux les personnes qui ont des troubles de la mémoire ? » ; « Comment partager la parole dans le groupe lorsqu’un participant prend toujours la parole ? »
Ø  « La liberté du résident : comment réagir face au refus d’une personne de se rendre à une activité ? Faut-il respecter son choix ? Jusqu’où faut-il aller pour la solliciter ? »


Synthèse : Echange entre professionnels

Edwige VERDIER, psychologue EHPAD Issoire
C’est la première année que nous organisons un temps d’échange entre professionnels. A l’instar de ce qui se pratique au sein des autres colloques Citoyennâge, il nous apparaissait important d’interroger également le ressenti des soignants sur la démarche Citoyennâge dans son ensemble.
17 personnels étaient présents : AS, AMP, IDE…
Aussi, avons-nous commencé par un grand tour de table qui a permis de situer :
-          La profession de chacune.
-          Le nom de l’établissement.
-          La date d’entrée dans la démarche Citoyennâge.
-          Le degré d’implication du professionnel.
-          La perception des autres professionnels ne participant pas au colloque et aux réunions sur la démarche Citoyennâge.
-          L’implication au plan institutionnel et notamment au niveau de la Direction.
-          Les éventuelles difficultés organisationnelles par rapport à Citoyennâge.

Voici, dans les grandes lignes, les remarques ou difficultés de chacun qui sont ressorties :


1° établissement :
·         Dans les groupes de parole Citoyennâge, difficulté à intégrer les personnes présentant des troubles cognitifs importants.
·         Il a été également  difficile de trouver 2 résidents pour aller au Colloque.

2° établissement :
·         Pour d’autres, au contraire, le quota de résidents a été vite atteint, cette année 6 résidents ont participés au colloque.
·         Par contre, le regroupement de 5 établissements a posé problème en termes d’organisation. Il n’a pas été possible de se rencontrer tous les 5.
·         Participation depuis 4 ans à Citoyennâge, impression pour certains résidents de parler du même sujet tous les ans. Propositions de thèmes sur l’animation ou encore le rôle de la famille.
·         Souhait que la direction soit plus impliquée au sein de la démarche Citoyennâge car finalement, les 2 sont étroitement liées.
·         On pourrait étendre le concept Citoyennâge aux notions de bientraitance. De plus certains soignants sont formés à l’Humanitude.
3° établissement :
·         Mobilisation des résidents difficile pour le colloque.

4° établissement :
·         Locaux non adaptés pour les résidents ayant une mobilisation réduite. De plus, question de l’intimité par rapport au personnel qui partage la même chambre.

5° établissement :
·         La démarche citoyennâge (synthèse) est affichée au sein de l’établissement pour les résidents et le personnel.

6° établissement :
·         Les locaux sont inadaptés avec des risques de chute.
·         Cet EHPAD était associée à 3 autres établissements qui se sont désistés et ne sont pas venus sur place.
·         Le programme du colloque semble trop dense, le rythme est trop soutenu pour certains résidents.

7° établissement :
·         EHPAD Atypique dans la quelle il n’y a pas d’animateurs. Ce sont les AS qui s’occupent de l’animation à tour de rôle.
·         Le colloque a permis à une résidente d’exprimer son vécu par rapport à l’entrée en EHPAD affirmant que c’était une souffrance pour elle.

8° établissement :
·         Première participation au colloque. Les résidents ne dorment pas sur place car ils habitent juste à côté de Vichy.
·         Groupe de parole Citoyennâge toutes les semaines.

9° établissement :
·         Une AMP nous apprend qu’elle rédige elle-même les projets personnalisés
·         La question du rythme et du programme est évoquée également.

Globalement, je pense que ce temps d’échange a été fructueux pour l’ensemble des participants. Il fallait bien prévoir une heure, une heure trente aurait été plus confortable. Il apparaît important de continuer ce temps d’échange pour faire vivre Citoyennâge mais aussi de l’enrichir. Peut-être en invitant la prochaine fois les directeurs d’établissement mais aussi en impliquant davantage l’ensemble du personnel soignant afin la personne âgée soit perçue dans sa totalité et puisse prendre la parole en somme : « Les personnes âgées s’expriment, les professionnels écoutent ».