lundi 3 octobre 2016

Synthèse Citoyennâge 2016

Citoyennâge 2016
L’entrée en établissement
et la rupture avec la vie d’avant

1 ) Avant l’entrée 
On entre souvent en Maison de Retraite après une perte d’autonomie, conséquence d’un incident médical, ou pour rompre la solitude. On est alors pris au dépourvu. Nous sommes rares à faire le choix d’entrer de notre plein gré. Mais faire du feu dans la cheminée avec une chaise et une canne, non merci !!
Comment se préparer ?
Quand l'entrée est subie, ce sont les proches qui gèrent. Ce sont eux qui choisissent et visitent les Maisons de Retraite. Le jour de l’entrée, c’est l’inconnu… On se retrouve perdu, comme dans une bulle. Petit à petit, on découvre alors la vie quotidienne d’une maison de retraite, mais c’est très long. Le pion se déplace lentement. Mais quand l’entrée est choisie, on a le temps de préparer son trousseau et de l’étiqueter.
Attention à ne pas trop se faire d’idées avant, elles peuvent être fausses. On peut appréhender d’avoir toujours tout à demander, d’être rabroué et de perdre sa liberté.
Il y a quand même un apprentissage de la vie en communauté à faire.
Conseils pour se préparer à entrer :
Savoir que ça coûte cher et qu’il y a peu de places. Il y en a qui ne peuvent pas et on peut être éloigné de sa famille.
Comment choisir ? il est important de voir ce qu’il y a au bout du chemin :
·       Se renseigner sur les conditions de logement de plusieurs établissements 
·       Le mieux c’est d’aller visiter, voir l’ambiance, le programme d’animation. Peut-on s'inscrire sur listes électorales ? Voir le système de sécurité. La sécurité est importante, c’est la motivation n°1 pour entrer en institution. Si on ne peut pas visiter soi-même, il vaut mieux faire confiance à ses proches.
  • Pouvoir faire un essai (court séjour ou même demi-journée). Savoir que l’on a le choix de changer d’établissement si ça ne va pas.
  • Les visites de pré-admission : visite d’un représentant de la maison de retraite au domicile ou à l’hôpital pour avoir des explications. « Ça rassure ».

Le mieux, c’est d’anticiper son entrée. « Prendre la décision m’a beaucoup aidé et ça a soulagé mes enfants ». C’est mieux d’en parler avant, avec la famille. Ça évite la brutalité de l’entrée.


2) L’entrée : la rupture avec la vie d’avant
Le départ, c'est déboussolant. C’est un changement complet de la vie quotidienne. Finis les œufs au plat et les grasses matinées ! On est alors projeté parmi des gens que l’on ne connaît pas, il faut se séparer de tout. On est étonné de voir autant de personnes en fauteuil roulant.
Les avantages de la vie en Maison de Retraite  : ne plus avoir à cuisiner, avoir de la compagnie, des repas équilibrés et la sécurité médicale. Tout change, on est libéré de toute contrainte MAIS on peut se sentir inutile. 

Les inconvénients de la vie en Maison de Retraite : on ne peut plus faire comme à la maison. En établissement, tout est chronométré… On mange à telle heure, on se couche à telle heure. On vit avec les autres surtout ceux qui n’ont pas toute leur tête. On doit s’adapter à l’organisation de l’établissement.
Quand on part, on laisse tout et on n’a plus rien. C’est difficile de dire au revoir à son chez soi, de se séparer de sa maison, ses meubles, sa voiture, ses bouquins. « J’ai proposé d’offrir mes livres aux gens que je connaissais. Cela m’a permis de mieux accepter mon entrée en institution, en me disant que mes livres vivraient ailleurs ». On peut emporter quelques affaires personnelles mais on ne peut pas emporter tout son « bazar ».
Il est difficile de laisser ses animaux. Que vont-ils devenir ? Ils dépendent de nous…
Parfois, la famille, les amis, les voisins promettent de venir régulièrement. Mais dans la réalité, ils ne le peuvent pas. On ne peut pas leur imposer d’obligations. Nous pouvons garder le contact grâce au téléphone, voire internet : « nous ne sommes pas des sœurs cloîtrées ».
C’est une vie coupée en deux. Il y a un avant et un après.

3) L’adaptation : comment atténuer cette peine ? ce qui facilite l’adaptation
On rentre dans une vie qu’on apprend à connaître au fur et à mesure. Il faut du temps. Je me suis dit : « voilà un jour de passé. Demain sera différent ».
L’accueil, il doit être agréable :
·       Etre bien reçu, avec le sourire autour d’une discussion, avec gentillesse, et politesse. Ça compte beaucoup.
·       Un sourire, une poignée de main de la direction, ça fait plaisir. Mais parfois, ils sont trop souvent dans leur bureau ou remplacés par des directeurs en intérim.
·       Le personnel est un soutien au moment de l’entrée. Il apporte réconfort et sécurité. Hélas, certains ne se présentent pas. Il est difficile de savoir le rôle de chacun. Un badge avec le prénom, des tenues de couleurs différentes par métier et une photo de l’ensemble du personnel peuvent nous aider à nous repérer.
·       A l’entrée, nous pouvons avoir des questions. C’est bien de savoir vers qui se tourner comme un porte-parole : résident référent de l’accueil et les représentants du Conseil de la Vie Sociale.
·       Le livret d’accueil ? Nous n’avons pas souvenir de l’avoir lu. Dans certains établissements, un plan de journée est affiché dans la chambre. Un guide simple qui résume les informations les plus importantes pourrait être à notre disposition. Attention : écrit en gros caractère !!!
·         Un pot de l’amitié avec des résidents volontaires pour accueillir, ça met à l’aise. Toutefois, il ne faut pas l’imposer et cela dépend de l’état de santé.

·         Parfois on se rend compte à table qu’il y a une nouvelle personne. On se dit : « c’est qui celui-là ! ». Une affiche peut nous informer de l’arrivée d’un nouveau résident. Elle doit être située dans un lieu de passage, avec un mot de bienvenue nommant la personne : « La direction, le personnel et les résidents souhaitent la bienvenue à Mme Dupont ». Mais certains ne peuvent lire l’affiche. Une présentation à table reste plus conviviale.
·          Il est appréciable de recevoir un cadeau de bienvenue : un bouquet de fleurs, une savonnette ou encore un objet fabriqué par les résidents. C’est un geste d’amitié.

·         Personnaliser sa chambre permet de se recréer un chez soi. Le fait de pouvoir avoir des photos chez soi, exposées, ça donne le moral, c’est comme si on était avec la famille. Dans certains établissements, on ne peut pas fixer ce que l’on veut au mur ou on ne peut apporter ses meubles. Pour ne pas dégrader les murs, certains établissements posent des tringles pour accrocher des tableaux, des photos.
Conclusion :
Entrer en Maison de Retraite, c’est comme traverser un pont entre deux rives. C’est un lieu pour une autre vie. Cependant, la vie continue.
« Si tu ne peux pas courir, marche. Si tu ne peux pas marcher rampe. Mais il y aura toujours une Maison de Retraite pour t’aider à te relever ».
« La vie est un livre. Il faut tourner les pages pour avancer et parfois se résoudre à finir un chapitre que l’on a adoré ». 

Synthèse rédigée avec la participation de Melle Aubert (Lezoux), Mme Ballani (Beauregard-l-Evêque), Melle Bardin (Cunlhat), Mme Compagnon (Pont-du-Château), M. Duchamp (Cunlhat), Mme Granghon (Lezoux), Mme Lemoing (CCAS, Clermont-Ferrand), Mme Tollet (Courpière).

jeudi 29 septembre 2016

Compte-rendu groupe de paroles en direction des professionnels


mardi 13 septembre 2016


Le groupe se composait de : 2 AMP, 2 ASH,  2 aide-soignantes,  3 animatrices,  1 infirmière coordonnatrice

Plusieurs temps sont apparus dans les échanges sur le thème de l'entrée en institution.

1) Préparation en amont

- Visite de l'établissement permettant notamment d'évaluer si l'environnement est adapté, le GIR  n'est pas toujours en concordance avec ce qui est annoncé.
Cela contribuerait à « préparer son nid ».

- La personne est-elle au courant qu'elle va entrer en EHPAD ? ⇒ préparation matérielle et physique

- La personne est-elle d'accord pour entrer dans l'établissement ?
Une professionnelle explique que dans son établissement, si ce n'est pas le cas et bien sûr en fonction de la situation de la personne, un travail est fait pour permettre à la personne de quitter l'établissement.

- Quand c'est possible, visite du cadre de santé et éventuellement psychologue à domicile ou à l'hôpital.
Cette pratique varie d'un établissement à l'autre (problème de temps et de turn over des résidents), mais il a été observé des effets positifs d'une telle démarche.

- Visite de l'établissement systématique de préférence avec la famille.
Certains résidents découvrent la structure seulement au moment de leur entrée.

- Dans certains cas, les animatrices sont en première ligne de l'intégration.

L'idéal serait la possibilité d'un pré-accueil, d'un accueil temporaire, un accueil sous conditions.


2) Le JOUR J

- Importance de l'accueil. Une personne qui serait là que pour eux.
Dans un établissement, le 1er jour, les personnes ont un plateau en chambre pour ne pas tout de suite être immergées dans la salle de restauration.

Dans un établissement hors secteur, le jour de l'accueil, le référent de la personne passe la journée avec elle (accueil le matin, repas, visite de l'établissement, installation dans la chambre…) avec la présence éventuelle de la famille.

- Privilégier les entrées l'après-midi.

- Présentation du nouvel arrivé lors d'un goûter musical.

- Rechercher des affinités entre résidents pour créer du lien social.


L'institution conditionne des horaires, une vie en collectivité parfois difficile pour les personnes accueillies.



3) Après l'entrée

- L'importance des activités.

- Un livret d'accueil avec des mots, des paroles de résidents.

- Être vigilant à bien intégrer aussi les familles : les familles ne sont pas toujours très à l'aise. Les intégrer aux animations.

Un bémol : certaines familles ont tendance à faire de l'ombre à certains résidents, à avoir des exigences qui ne sont pas le choix de la personne. Parfois, les familles sont davantage écoutées que les résidents.

- Garder contact avec l'entourage : parfois difficile à cause d'obstacles matériels, le chemin vers l'établissement est parfois psychologiquement difficile.

            - les sorties au marché quand c'est possible sont génératrices de liens sociaux et de maintien de liens antérieurs
            - aller au domicile (quand c'est possible) pour y cueillir des fleurs, ramasser des noix avec           d'autres résidents
            - rendre visite à un ancien voisin
            - rencontres inter-établissements où certains se retrouvent
            - lettres
           

Une belle expérience : une journée au PAL avec 18 résidents (1 agent pour 2 résidents).

Une info : le 23 octobre 2016, seulement la partie ZOO sera ouverte au PAL avec une entrée moins chère.


Agnès Conte






vendredi 23 septembre 2016

Synthèse du groupe d’échange entre professionnels

 Mardi 13 septembre 2016
Groupe d’une dizaine de professionnelles (aide soignantes, infirmière coordonnatrice, animatrices). Animé par Aurore et Mélanie, psychologues.

Thème : Le ressentis des familles lors de l’entrée en EHPAD de leur proche.


v  La visite de préadmission, l’entrée :
·         Importance de la visite de préadmission qui permet de faire connaissance avec le futur résident mais également avec la famille. Cette visite permet également d’avoir une première approche concernant le ressenti des proches.
·         Il est à noter que souvent les proches sont dépassés, pas en capacité d’écoute, se posent beaucoup de questions et présentent souvent de la culpabilité.
Les visites de préadmission à domicile sont souvent très intéressantes, c’est une approche différente avec la personne âgée et l’entourage. Les personnes se sentent plus en sécurité, dans leur milieu familier.
Il est important de dédramatiser la visite de préadmission auprès des familles et des résidents.

v  Les outils de l’entretien de préadmission :
L’EHPAD de Cérilly est en ce moment en train de mettre en place une tablette tactile contenant des photos de l’établissement et des informations utiles. Cette tablette sera utilisée lors des entretiens de préadmission à domicile notamment afin de faire partager cela aux personnes âgées et familles, qui souvent ne connaissent pas les lieux.

v  Problématiques :
Plusieurs personnes présentes lors de l’échange mettent en avant que le personnel soignant n’est pas assez formé pour répondre à la détresse et à l’angoisse de certaines familles que l’on retrouve lors de l’entrée en EHPAD.
A ce moment-là et par la suite, certaines familles sont parfois opposées au personnel soignant, cela complique la prise en charge du résident.



v  L’accueil :
L’accueil des résidents est différent de l’accueil des familles. Il est important de travailler sur les deux en équipe.
L’accueil ne se limite pas à la journée d’entrée du résident. Celui-ci est un travail sur plusieurs semaines, il est important d’offrir une disponibilité aux familles, les orienter, les rassurer afin que l’adaptation se passe au mieux.
Une des animatrices présentes dans le groupe nous fait part d’une chose mise en place au sein de son établissement. Le premier jour, lors de l’arrivée du résident, l’équipe donne le minimum d’informations afin de ne pas surcharger l’accueil. Un moment avec la famille est laissé au résident. Celui-ci, aux alentours de 16h est ensuite convié à un petit « pot de bienvenu » organisé par quelques résidents volontaires. Ce moment permet d’échanger entre eux et commencer à créer des liens. Lors de ce moment, un référent résident est désigné ainsi qu’un référent soignant. Ceux-ci permettent au nouvel arrivant de ne se référer qu’à deux visages qu’il doit retenir dans les premiers jours. Au repas du soir, le résident est présenté à l’ensemble de l’établissement.
L’individualisation de l’accueil permettrait peut être à la famille de se déculpabiliser, de se rassurer à on passe le relai.
L’EHPAD de Royat nous partage que lorsqu’un nouveau résident entre dans l’établissement, un mois suite à son entrée, une réunion entre l’équipe, la famille et le résident est programmée. Celle-ci permet de recueillir le ressenti de chacun et d’amener des modifications à la prise en charge si nécessaire.
C’est également un moment qui peut être choisi pour parler de la fin de vie avec le résident et sa famille (quel est le bon moment pour parler de ça ?). Une des familles ayant un proche au sein de l’EHPAD de Royat a mentionner que cela était rassurant de parler de tout cela à l’entrée, soulagement…

v  Si l’un de vos proches devait entrer en EHPAD, quelles seraient vos attentes ?
·         Respect de son rythme de vie.
·         Avoir beaucoup de franchise de la part du personnel, ne pas faire croire que l’on peut tout faire.
·         Ne jamais mettre un proche dans l’établissement où l’on travaille à double casquette par rapport au résident et à l’équipe, trop d’implication, trop proche.
·         Le questionnement pour connaitre l’histoire de vie à l’entrée peut parfois être intrusif, on se sent fouillés. Il serait donc intéressant qu’elle soit remplie par la famille ou le résident avant l’entrée, au domicile pour plus de tranquillité et lue par l’équipe par la suite.



v  Quelles seraient les pistes possibles pour améliorer l’accueil de la famille ?
·         Etre très honnête, dire les choses, être clair sur ce que l’on peut apporter.
·         Importance de dire aux résidents et aux familles qu’il est possible de repartir, ce n’est pas une prison. Problématique de la situation d’urgence lorsqu’un résident est placé en urgence par la famille, sans autre choix envisageable à à dire lors de la visite de préadmission ? leur proposer une période d’essai ?
·         Le personnel peut se rendre disponible pour répondre aux différentes questions même après l’entrée.
·         Dire que des choses peuvent être mises en place au moment du décès aux familles (respect des souhaits, soutien psychologique).

v  La place des familles au sein de l’EHPAD et dans la prise en charge :
Les familles ont leur place dans la prise en charge de leur proche. Les rendre acteurs de la prise en charge de leur proche pourrait permettre de diminuer les angoisses, ramener un sentiment d’utilité.
Par exemple lors des animations, il peut être intéressant, en mettant un cadre au préalable, d’intégrer les familles qui le souhaitent.
Il est important d’avoir conscience parfois pour certaines familles de la difficulté du « face à face » avec leur proche. Lors des visites, cela peut être difficile à vivre du fait du manque de communication, de la pathologie, de la culpabilité… Le fait d’intégrer les proches lors d’une animation pourrait donc permettre de retrouver un moment de plaisir.
Il est cependant nécessaire de respecter le désir de chaque famille de participer ou non, de réaliser des choses ou non.

v  Conclusion :

La prise en compte de la famille dans la prise en charge globale du résident est donc importante. La famille présente également un besoin d’accompagnement. Cela pourrait permettre d’améliorer l’adaptation du résident et son bien être.

lundi 19 septembre 2016

SYNTHESE DU GROUPE DE PAROLE professionnels


Lors du colloque citoyennage du Mardi 13 septembre


Coordinatrice du groupe : Magali Porte, psychologue ehpad Vendat
13 participants dont 6 animateurs, 6 aide soignants, 2 infirmières coordinatrices


Plusieurs thématiques ont été abordées sur ce groupe

1)    Un écart du thème du colloque mais dont le besoin s’est fait ressentir : plusieurs soignants de ce groupe évoque avoir eu des changements de direction durant l’année du colloque et ces professionnels se questionnent sur leurs doutes pendant l’année où ils sont inscrits à comment maintenir une adhésion ou pas au programme ? comment peut mieux remonter ces informations au coordonnateur de citoyennage ? les coordonnateurs de citoyennage au niveau des directeurs peuvent-ils appeler les sites concernés sur ce genre de questions ?

2)    Concernant la thématique de l’accueil en établissement : plusieurs soignants exercent en EHPAD depuis plusieurs années et notent une évolution sur l’accueil des résidents en maison de retraite : les soignants connaissent mieux l’impact de cette phase sur l’intégration en ehpad des résidents et leur degré d’acceptation.

3)    Evocation du lien entre professionnels : importance du regard pluri professionnelle sur les résidents : chacun dans leur rôle les professionnels sont garants d’accueillir et comprendre le résident sur chacun des plans (somatique, psychologique, les paramètres de la santé)

4)    Meilleur connaissance et accueil des résidents grâce aux projets personnalisés


5)    Idées concrètes ressortis par les résidents lors des groupes citoyennage : pot d’accueil, visites guidés par les résidents eux même, livret d’accueil écrit par les résidents (certaines parties)